DOSSIER: COUP DE PROJECTEUR SUR L'AFFAIRE DES BOEUFS SAISIS DANS LE KPENDJAL:




Au lendemain de l'attaque de Kpenkinkandi, des informations avaient circulé faisant état d'une saisie de troupeaux de  boeufs appartenant à des peulhs nomades dans la préfecture de Kpendjal. Une situation qui avait suscité des interrogations au sein de l'opinion publique et de la Presse Togolaise au point d'amener nos confrères de l'Echiquier à titrer  à la Une de leur parution du 24 juin 2022 : Savanes/ Transhumance: Où sont passées les boeufs saisis? 


RUMEURS OU REALITÉ ?

Sur la question , chacun y est allé de sa version , faute d'une sortie officielle et les rumeurs se nourrissant du silence se sont amplifiées après l'assassinat dans la nuit du 13 juillet à Bombengou du jeune Dicko, indicateur à la Brigade de gendarmerie de Borgou suivi le lendemain des attaques de Tiwoli, Souktangou, Lalabiga et Kpemboli où, selon plusieurs témoignages, les assaillants auraient laissé entendre qu'ils réclamaient leurs boeufs saisis par les éléments de l'opération Koundjoaré  et que les populations n'auraient pas de répis tant que leurs animaux ne leur seraient pas retournés. Des rumeurs  qui ont semé la panique au sein des populations. Redoutant le carnage, ces derniers prirent pour la majorité la résolution de vider leurs villages afin de se mettre à l'abris des fous de Dieu.

QUE S'EST-IL PASSÉ EXACTEMENT?

Face à la dégradation de la situation sécuritaire dans la région des savanes suite aux èvènements des 14 et 15 juillet dernier, le chef de l'Etat a initié une grande rencontre de concertation avec les différentes couches socioprofessionnelles le mercredi 21 juillet à Dapaong, chef lieu de la région des savanes afin d'échanger et trouver des pistes pour réinstaurer la paix et la quiétude dans cette région et renforcer les mesures de la lutte contre les tentatives répétées  d'incursions terroristes sur notre sol . Au cours des différentes échanges, la fameuse question des boeufs saisis s'est invitée dans les débats et c'est le Ministre de la sécurité qui en premier , a éclairé l'opinion sur la brûlante question. D'après les explicatons du patron de la sécurité et de la protection civile, l'une des meilleures actions de  la lutte contre le terrorisme consiste à les essoufler en coupant leurs sources de financement et , les informations révèlent que l'extorsion du bétail aux populations  est l'un des moyens par lequel les groupes terroristes se procurent de l'argent . Des témoins dans la salle ont confirmé que certains de leurs parents en territoire Burkinabè en ont été victimes à plusieurs reprises. Le Ministre YARK Damehane , face à la proposition de certains participants de retourner les boeufs saisis afin d'avoir la paix a clairement expliqué qu'un tel acte consisterait à soutenir le terrorisme et se rendre complice du supplice des populations et qu'il n'était pas question pour notre pays de s'aventurer sur une telle piste.



"CE N'EST PAS LE CHANTAGE QUI NOUS FERA CÉDER"

L'intervention la plus attendue et qui a le plus retenue l'attention des participants sur le sujet est sans nulle doute celle du chef de l'Etat et sa parfaite maîtrise de" l'affaire dite des boeufs ".  Dans son intervention, le Président de la République a été on ne peut plus clair:" Ce qui s'est passé , c'est qu'au lendemain des évènements de Kpenkinkandi, il a été procédé à l'arrestation de plusieurs peulhs transhumants suspectés d'avoir participé à l'organisation et  l'exsécution de ce funeste projet .  Ayant été arrêtés alors qu'ils disposaient de boeufs, il fallait mettre ces animaux à l'abris le temps de poursuivre les enquêtes . Une vingtaine de boeufs ont été vendus  en présence d'un huissier afin de faire face à certaines dépenses liées à leur surveillance. Ensuite, des instructions ont été données d'arrêter la vente et l'Etat a mis les moyens pour la prise en charge des autres dépenses". D'après le chef de l'Etat, des contactes ont été pris grâce au réseau Ouest africain des éleveurs avec certains propriétaires et les tractations continuent afin que ces derniers rentrent en possesion de leurs animaux . " Nous étions en pleines discussions lorsque sont survenus les récentes attaques et nous avons dû suspendre afin de donner le temps de rendre dignement hommages à nos morts" a poursuivi le Président Faure .Plus de la moitié des boeufs et près de 300 moutons n'ont pas encore trouvé de propriétaire . Le Président de la République a été ferme:" Un Etat, ça se respecte. Ce n'est pas le chantage qui nous fera céder". Il a laissé entendre que l'affaire des boeufs  n'est qu'un prétexte pour les assailants car les attaques de Sanloaga, de Kpenkinkandi et de Goulingoussi ont eu lieu avant que ne survienne la saisie des troupeaux et que rendre ces animaux au terroristes en plus d'être un aveu de faiblesse ne saurait mettre fin aux attaques.

Le gouvernement a promis que des nouvelles dispositions sont en cours afin de renforcer la lutte antiterroriste. 


Robert DOUTI



Commentaires

  1. Merci pour l'information. Que Dieu vous accompagne dans votre métier de journaliste

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    1. Merci beaucoup mon cher DANHAN pour vitre fidélité à Den-yaab.

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  2. Il est donc clair que nos FDS ont saisi les boeufs des peulhs sous prétexte que le djihadisme se nourrit aussi de l'argent du bétail qu'ils peuvent saisir ? Ah mais bravo, ceci dit non seulement les transhumants sont suspectés d'être des terroristes, on craint que leur troupeau ne soit aussi saisi par les djihadistes qui vont financer leur activités avec. Ah donc l'autorité reconnaît aussi que les boeufs ont été vendus devant un huissier ? Oooh là là, que veut notre pays mieux que veulent leurs autorités ? N'est ce pas le gouvernement qui a signé les bouts de papiers qui autorisent la transhumance ? Au nom de la libre circulation dans le couloir, durant des années, nos pauvres parents paysans ont souffert. Tantôt c'est le champ qui est dévasté et tantôt ce sont des togolais qui sont tués par ces peulhs transhumants lorsque le propriétaire du champ veut parler. Une fois à la gendarmerie lorsque les victimes réussissent à arrêter les auteurs, c'est rarement que le citoyen togolais a raison devant l'autorité. Gendarmes et préfets et aujourd'hui les maires soutiennent plutôt les transhumants car les textes existent, qui les autorisent à circuler librement sur certaines partie du territoire. Malheureusement derrière ce sont eux qui font fortune au détriment des paysans, victimes. Je me souviens de mes pauvres parents qui ont séjourné à la prison civile de Sokodé, pour avoir abattu les boeufs des peulhs qui ont dévasté leur champ. Je leur dis aujourd'hui, dieu a parlé en leur nom tout comme au nom de tous les togolais qui ont séjourné dans les prisons pour cette affaire de peulhs transhumants qui comme les expatriés, libanais, nigérians et autres étrangers ont plus des droits que le citoyen togolais dans son propre pays. Mais voyons, que leur reprochait-on si aujourd'hui l'état autorise la saisie, la vente ou l'abattage des boeufs des transhumants sous certains prétextes? Alors il est clair que l'autorité savait depuis que ces peulhs sont de mauvaises graines, des bandits de grand chemin qui sèment désolation et causent du tort aux paisibles citoyens, mais comme l'on veut toujours être bon élève dans l'espace communautaire, il fallait fermer les yeux. Pardon c'est maintenant même qu'il faut prouver qu'on est meilleur élève, il faut rendre le bétail aux peulhs et laissons les circuler librement car c'est vous qui avez signé les papiers et non nos parents au village.

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  3. Les transhumants étant entrés illégalement, le gouvernement ne fait qu'appliquer la loi

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